Vite, un divan pour Alain

a_soral

Chers lecteurs, aujourd’hui je m’attaque à un mythe. Un mythe qui n’hésite pas à manier le cynisme, l’ironie, l’humiliation presque bienveillante ou encore l’attaque ad nominem. Un mythe railleur, si vous voulez. Un mythe qui aurait donc tout pour me plaire, car ne plaisant pas à tout le monde, seulement voilà…

Ce mythe du net, c’est bien entendu Alain Soral. Oh je n’ai rien contre lui a priori, c’est même plutôt l’inverse. J’aime sa façon de choquer la bourgeoise télévisuelle et l’idiot vivement endimanché de son prochain. J’aime quand il parle du féminisme aussi subventionné qu’hébété d’Isabelle Alonso. J’aime quand un mec parle de classes sociales à la télé, tout en emmerdant gaiement son interlocuteur.

Mais voilà, punky Alain est passé du drapeau rouge au poisson rouge : il tourne en rond. Et le centre de gravité n’est pas bien long à discerner : les juifs, le système, l’empire etc. C’est bien simple, c’est même trop simple : Alain fonctionne par mots-clés. Sorte de parent chauve de google, il navigue perpétuellement entre divers concepts un peu fourre-tout qu’il ne définit presque jamais, enfermant le raisonnement dans un bocal dont il fait le tour au moins trois fois par diatribes.

Petit Alain n’est jamais devenu grand, et c’est bien ça qui a l’air de l’obséder. Il s’est donc rabattu sur le style qui lui permet le mieux d’exprimer un talent à la hauteur de son égo : l’auto-plébiscite face caméra. Visiblement, l’animal souffre d’un manque de reconnaissance évident qu’il entend combler par un culte de sa personnalité presque risible s’il n’était sérieux et applaudi.

L’attirail rhétorique de notre Prince élu s’étend bien entendu au-delà de tout scrupule. Il suffit de s’inventer une culture vaguement élitiste, qu’on saupoudre allègrement d’une victimisation à faire pâlir tout Jésus découvrant sa croix, pour enfin s’auto-congratuler du courage immense de résister face à des moulins qu’on contribue à faire tourner. Le tour est presque joué, ne manquent plus qu’une touche de nationalisme béat et de virilité exacerbée. C’est que notre Alain, par phobie de la circoncision et de la kippa qui va avec sans doute, s’évertue à nous prouver qu’il en a une plus grosse que celle de son voisin, et que ses conquêtes sont aussi multiples qu’il manie bien les gants de boxe.

Alors je sais qu’à la lecture de cette chronique, le soralien effréné me rangera bien vite dans la catégorie des « ennemis de la résistance ». Vous savez, ceux qui vont voir Gad à l’Olympia et vomissent des banalités dégoulinantes de bien-pensance sur le site du Nouvelobs, avant d’aller s’empiffrer de jus de carotte bio. Car oui, quand on est rebelle comme Alain, il faut savoir se faire une place chez les rebellocrates. Pour ce faire, rien de mieux que de commencer par s’attaquer à ceux qui cultivent le même filon. Marc-Édouard Nabe, si tu nous regardes…

Tu sais Alain, ma chronique est sans doute un peu virulente, un peu facile par endroits. Je ne m’attaque pas au fond, car je te laisse le soin de le creuser un peu plus à chacune de tes interventions. Surtout n’y vois aucune animosité gratuite ou jalouse, qui pourrait heurter ta sensibilité visiblement à fleur de peau. Mais la fleur a fané, et je m’en vais acheter mes places pour un spectacle de Dieudo. Certes, il lui arrive de dire des horreurs, mais au moins il le fait avec moins d’égo et surtout, beaucoup plus de talent.

6 réflexions sur “Vite, un divan pour Alain

  1. Et pourtant ce M’Bala M’Bala n’en n’est pas moins antisémite qui tourne toujours autour du même sujet et pas très clair au niveau « affaires ». Mais bon, faut cultiver et entretenir son anti formalisme, hein !

    • Oui, je le pense devenu antisémite. Voilà pour l’homme politique. Je fais le choix d’en dissocier le comique. Visiblement ce n’est pas le vôtre. Aucun problème. Je tente sur ce blog d’expliquer ce qui me conduit à faire ce choix. Je pense bien connaître le sujet Dieudo, mais vous pouvez le connaître tout aussi bien que moi, c’est certain. Rassurez-vous, j’espère avoir d’autres formes d’anti-formalisme à cultiver qu’une quenelle ou deux. C’est d’ailleurs tout ce que je déteste dans la galaxie Dieudo. Toutes ces personnes disons en manque de repère qui croient trouver dans la quenelle un référent politique absolu, et dans l’antisionisme la grille de lecture du monde et des représentations inhérentes à chacun. Cela n’est qu’un recours, selon moi, pour masquer une culture politique défaillante, confinant dès lors à un simplisme que je qualifierais de « soralien ». Je suis persuadé que nous pouvons nous rejoindre sur ce point au moins.

  2. voilà quelques mois que « je pratique le geste de la quenelle », et en toute connaissance de cause , je l’ai toujours adressé au gouvernement ou à la mondialisation , mais le CRIF se sentant visé en a décidé autrement …pourquoi?????????

    • Fort bien, vous êtes donc fidèle au sens de la quenelle. En tant que connaisseur averti des productions de Dieudonné depuis 1997, j’en connais l’origine, le sens purement anti-système.

      Disons que l’indignation est un sport à la mode. Mais il faut pousser le trait jusqu’au bout. C’est une mode chez les anti-racistes professionnels, comme chez les victimes professionnelles et auto-définies comme telles. Les victimes expiatoires d’un système (jamais défini au passage…) sont rarement autre chose que l’apanage même de ce « système ». Il est vrai qu’en donner la définition pourrait s’avérer périlleux et pourtant divinement simple pour notre cher Alain: un miroir suffirait.

  3. si j’attaquais les personnes sur leurs erreurs et errements ,sur le moindre détail de leur psychologie humainement imparfaite ,sans,capter que je parle des acteurs de l’Histoire contemporaine ,si je frappais en meute ,dans le dos ,à l’unisson d’une pensée débile sans pour autant en avoir le fondement moral ,à peine est il familial ou psychobazarologique (au fait ,faire parler une soeur fâchée ? sacrée « inoubliable oubliée  » agnès hitler) si je faisais feu caché dans le peloton d’execution abjecte que vous plumez tous en ce moment : et bien j’aurais honte !Vous êtes ceux dont la revolution culturelle se nourrit ::vous êtes l’antithèse de l’esprit français ,vous étes coupés du réel car vous êtes aveugles des soixante cinq millions monde

    • Cher lecteur,

      Merci pour votre commentaire. Voyez-vous, l’unisson me fait horreur. Si vous prenez le temps de lire les autres articles tournant autour du même sujet, vous saurez vous en rendre compte, j’en suis certain (Défense de rire, Humour noir).

      Pour le reste, j’aimerais voir votre propos se draper de quelque argumentation, car à bien y réfléchir, je n’en décèle pas la trace dans votre commentaire.

      Vous maniez les concepts sans les définir, je serais heureux par exemple de savoir ce qu’est pour vous l’esprit français, la révolution culturelle. Sachez-le, l’Histoire compte au rang de mes passion viscérales, je m’arrête donc sur chacun des termes, et vous les renvoie aussi vide de sens que vous me les avez envoyé. Emplissez-les donc d’un sens en me répondant, je serais ravi de débattre.

      Je ne verse pas dans l’analyse psychologique de fond de tiroir. Je me doute que cela siérait à votre hypothétique argumentation. Je constate avec surprise que vous soulevez le cas de la soeur d’Alain. Pas moi. Je ne me sens donc pas concerné par une partie de votre propos.

      En revanche, je me délecte de votre remarque sur le peloton d’exécution. Vous faites sans doute partie, à juste titre et comme moi, de ceux qui se révoltent du sort réservé au spectacle de Dieudonné. Liberté d’expression bafouée, je vous renvoie une nouvelle fois à mon article qui, dans les rangs même des Dieudonnistes, a fait mouche. Mais voici que je devrais avoir honte de ma plume, de mon avis, de mes écrits? Quel drôle de défenseur de la liberté d’expression faites-vous, cher ami.

      Pour terminer, je suis assez perplexe sur ma cécité. Je dois vous avouer ne pas croire être celui de nous deux en souffrant. Voyez plutôt (si j’ose dire). Votre commentaire est empli de concepts, je vous l’ai dit, de mot clés, de repères historiques. Fort bien, cela égaye le propos, votre plume est de plus agréable. Sauf que ce sont autant de filtres à la réalité brute que je vous propose d’analyser. La conceptualisation à outrance, comme pour Sieur Soral, mène à une évidente perte d’intérêt du propos. C’est se couper allègrement de la réalité. Un comble lorsque vous le reprochez à votre interlocuteur.

      Merci encore de la contribution. J’aurai plaisir à débattre, comme vous j’en suis certain.

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